Vendange 2016 domaine Giachino photo : natmedia.com

Trop de « Glouglous » dans les vins naturels?

Je reviens de la Dive Bouteille un des plus grand salon de vins naturels qui s’est déroulé à Saumur début février 2017.

.J’ai rencontré des vignerons passionnés et passionnants bien sûr mais un point m’a frappé.

J’ai dégusté beaucoup de vins fluides, sains, sur le fruit…. Des vins que l’on appelle dans la profession des  » Glouglous  » car facile à boire.

Justement c’est l’aspect qui me semble un peu problématique, à force de rechercher cette fluidité dans ces vins, ne perd-t-on pas un peu du terroir, de la complexité lié à des macérations plus poussées (ou moins carbonique) avec des élevages longs qui bien sûr nécessite une grande connaissance et un super feeling… On a parfois un peu l’impression de déguster toujours le même vin que l’on soit en Touraine ou dans le sud de la France. Je suis revenu malgré la réelle qualité d’ensemble un peu perplexe sur de nouveaux vignerons à suivre pour Nature de Vin.

Est-ce l’absence ou la faible utilisation des sulfites qui poussent les vignerons à produire des vins de consommation rapide pour éviter les déviations ? Est-ce l’envie de créer des vins avec beaucoup de fraicheur afin de compenser ce fameux réchauffement climatique ? On peut pourtant encore élaborer de grands vins frais et complexes dans le Sud voir le domaine Viret, Foulaquier, Rousselin…

Je comprends très bien (et j’en propose sur naturedevin.com) que l’on a besoin de glouglous, que les cavistes, les bars à vins veulent présenter ce type de vins à leurs clients. C’est certainement une belle réaction à la quantité de vins conventionnels tellement austères, sans vie que l’on retrouve encore sur de nombreuses tables. Mais il me semble que le vin naturel ne doit pas être synonyme seulement de vin facile à boire et peut largement offrir davantage de vins plus structurés qui d’ailleurs tiennent beaucoup mieux dans le temps ayant une identité propre plus marquée.

L’article suivant d’Olivier Assouly dans Libération de 2015 évoquait aussi ce sujet. Par provocation, il allait plus loin en parlant d’uniformisation du gout, je ne le rejoins pas complètement sur ce point. Les vins  » tout chimie » sont les premiers responsables évidemment de cette uniformisation du goût.

N’hésitez pas à réagir à cet article !

A suivre…